La marmite norvégienne

Principe

La marmite norvégienne repose sur un principe simple : On commence par lancer la cuisson de façon conventionnelle dans un récipient gardant bien la chaleur, une cocotte en fonte par exemple. On porte le plat à ébullition, couvercle fermé, plus ou moins longtemps selon le plat. On met ensuite son récipient dans la marmite norvégienne préalablement bricolée…

Nul besoin d’être un grand expert en bricolage pour cela, il s’agit juste d’obtenir quelque chose bien isolé où placer le récipient pour que le plat puisse finir d’y cuire. Pour ma part, j’ai choisi un grand sac isotherme, dans lequel j’ai mis un carton correspondant bien à la taille de ma cocotte en fonte. Au fond, un dessous-de-plat en liège. Pour compléter l’isolation, une vieille doudoune qui appartenait à l’un de mes enfants, plus ou moins déchirée, fermeture éclair cassée, bref guère utilisable par un autre enfant. On peut aussi utiliser de vieilles couvertures ou… ce que vous avez.

marmite norvégienne
Un exemple de marmite norvégienne

Pourquoi utiliser une marmite norvégienne ?

D’une part, la consommation d’énergie est considérablement diminuée.

D’autre part, le temps de la cuisson en marmite, on ne doit surtout pas s’en occuper, surtout pas ouvrir pour que la chaleur soit bien conservée. Nul risque que ça déborde ou que ça attache ! Une fois la cuisson lancée, vous avez tout le temps que vous voulez pour vous occuper de vos enfants, prendre soin de vous, sortir vous promener…

Dernier avantage, avec ce mode de cuisson, on n’est vraiment pas à un quart d’heure près, donc quand l’heure du repas dépend de la fin de la douche de l’ado ou du retour à domicile d’un membre du foyer, c’est pratique !

Un repas préparé en cocotte norvégienne

Bien sûr, on n’utilise pas la marmite norvégienne pour la cuisson de pâtes « 3 minutes » ni pour réchauffer un plat déjà cuit. Voici quelques recettes, à décliner à souhait.

Soupe.

Nettoyer les légumes, les couper menu. Faire blondir les oignons dans un peu d’huile, ajouter les autres légumes (si vous choisissez un mélange de légumes surgelés, sortez-les à l’avance pour qu’ils décongèlent sans avoir à utiliser d’énergie pour cela).

Assaisonner, couvrir d’eau, porter à ébullition, couvrir.

Après 5 minutes d’ébullition placer en marmite norvégienne pendant… au minimum une demi-heure, n’hésitez pas à aller jusqu’à une heure et, pour un pot au feu, prévoir plutôt 2 heures. Pour un velouté de bolets, je porte le temps de cuisson classique à au moins un quart d’heure par sécurité avant un temps en marmite norvégienne pouvant dépasser une heure. (attention : vu les risques de toxicité intrinsèque aux champignons : à consommer de façon occasionnelle et en petite quantité !)

Poulet aux légumes

Personnellement, je mange peu de viande, il n’y en a pas à tous les repas, mais nous en consommons toujours un peu. Voici une recette de poulet aux légumes.

Couper poulet et légumes. On peut laisser mariner à l’avance le poulet dans un mélange huile / épices.

Faire revenir les découpes de volaille dans un peu d’huile d’olive. Remplir la cocotte avec les légumes coupés en tranches moyennes, saler, poivrer, verser de l’eau (le niveau atteint environ 1/3 de la cocotte si l’on veut récupérer le bouillon, sinon adapter et en mettre moins). Une dizaine de minutes après l’ébullition, placer en marmite pour une heure. L’excès de liquide fera une base pour un excellent bouillon. Si vous voulez cuire un rôti plutôt qu’une viande préalablement coupée en morceaux, compter 30 minutes de cuisson avant de mettre en marmite norvégienne.

Pour le riz, rien de plus simple.

Verser 1 verre de riz pour 2 verres d’eau, dès ébullition, couvrir, et… si c’est du riz blanc qui cuit en 10-15 minutes, c’est tout. Si c’est du riz complet, on peut le faire tremper au préalable, on comptera 5 minutes de cuisson avant de mettre en marmite norvégienne pendant au moins une heure.

Les légumes secs

Concernant les légumes secs, je les fais germer avant consommation. Ainsi, on peut les manger crus (éventuellement réchauffés) ou, si on veut les faire cuire, 5 minutes de cuisson suffisent largement.

Passons maintenant aux desserts.

crème aux œufs

pour 5/6 pots :

porter 400 mL de lait à ébullition, y faire infuser du zeste d’orange, fondre du chocolat (à au moins 85% de cacao si vous devez faire attention aux apports en sucre)…

Battre 3 œufs, verser le lait sur les œufs en filtrant, remplir les 5 pots.

Tapisser le fond de la cocotte d’un torchon plié, poser les pots couverts dessus et remplir d’eau chaude. Après 5 minutes de faible ébullition 5 min, placer dans la marmite norvégienne pendant une heure. Mettre au frais avant dégustation.

Bien sûr, cette recette peut se faire avec le « lait » qui vous convient : d’origine animale, ou non. Personnellement, je mets des amandes / noisettes… à tremper, puis je mixe avec de l’eau, je filtre ou non selon ce que je veux faire, j’ai ainsi du « lait d’amande » ou du « lait de noisette ».

Gâteau au chocolat

Voici un gâteau au chocolat que vous pourrez faire même si vous ne possédez pas de four :

Faire fondre 50 g de chocolat (avec ou sans sucre, avec ou sans lait…) : peut-être au soleil, peut-être en mettant le récipient contenant le chocolat sur un radiateur ou une casserole dans laquelle vous faites cuire quelque chose, peut-être au bain marie…

Pendant ce temps, mélanger

  • 1 jaune d’œuf,
  • 1 yaourt (de vache, brebis, chèvre, soja…),
  • 3 cuillères à soupe rases de féculede maïs (ou de pomme de terre ou de farine de lupin…),
  • 4 cuillères à soupe rases de farine de coco ou de noix de coco râpée,
  • 1 pincée de bicarbonate.

Verser le chocolat fondu, incorporer le blanc battu en neige ferme

Verser dans des moules individuels ou un moule plus grand que vous pouvez fermer, ne serait-ce que d’une assiette. Vous pouvez ajouter des cerneaux de noix, façon brownie.

Dans une cocotte en fonte, mettre un torchon, puis le ou les pot(s). Verser de l’eau jusqu’à la mi-hauteur du/des pot(s). Porter à ébullition pendant 5 minutes, puis placez en marmite norvégienne pendant ¾ h à une heure.

Le yaourt utilisé aura pu être préparé au préalable en marmite norvégienne.

Yaourt

Je parle des yaourts et de leur fabrication dans l’article Soja & dérivés. Mais… et si et si on limitait non seulement les déchets mais aussi la consommation d’énergie lors de cette fabrication ? La chaleur résiduelle d’une marmite norvégienne, juste après avoir ôté le plat, permet en effet de se concocter des yaourts. Sinon remplir un bocal d’eau bouillante et le placer dans la marmite norvégienne avec des lainages, en laissant la place pour le bocal de yaourt.

Dans un grand bocal, versez ½ litre de lait froid sur un yaourt du commerce. Mélanger.

Faire bouillir le ½ litre de lait restant et verser dans le bocal en remuant sans cesse. Fermer le bocal et le mettre en marmite norvégienne (préalablement chauffée) pour la nuit.

Bon appétit !